Climat: le glacier d’Aletsch aura complètement disparu en 2100
Aletsch, le plus grand glacier des Alpes, situé en Suisse dans le canton du Valais, pourrait complètement disparaître d'ici à la fin de ce siècle si rien n'est fait pour freiner le réchauffement climatique.
même dans un scénario optimiste, près de 50 % du glacier d’Aletsch disparaîtra à l’orée 2100.
C’est une étude de l’EPF Zürich paru jeudi qui révèle ces conclusions inquiétantes. Les chercheurs Guillaume Jouvet et Matthias Huss ont développé un modèle informatique tridimensionnel du plus grand glacier alpin, afin de se rendre compte de son aspect en l’an 2100.
D'après les résultats obtenus par les deux chercheurs, si la planète continue de se réchauffer au même rythme qu’actuellement, le plus grand glacier alpin serait amené à totalement disparaître à l’horizon 2100. De plus, quand bien même il était possible d’arrêter d’un seul coup le réchauffement climatique, c’est tout de même près de 50 % du glacier d’Aletsch qui disparaîtra à l’orée 2100.
Il ne restera plus que "deux minables plaques de glace"
Les chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich assurent que dans le pire des cas, il ne restera plus que "deux minables plaques de glace". Dans une précédente étude, ils avaient déterminé que 90% des quelque 4.000 glaciers des Alpes auraient disparu d'ici à 2100 si rien n'était fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'étude rendue publique jeudi 12 septembre 2019 et publiée dans le Journal of Glaciology porte spécifiquement sur le glacier d'Aletsch.
Les chercheurs se sont fondés sur trois scénarios déterminés par différentes concentrations de CO2 dans l'atmosphère. Même si le réchauffement est contenu sous les deux degrés et le climat stabilisé d'ici à 2040, il faut partir de l'hypothèse que le glacier d'Aletsch continuera de reculer jusqu'à la fin du siècle, a souligné M. Jouvet, rappelant que les grands glaciers réagissent avec retard au changement climatique. Cela signifie qu'à la fois "le volume et la longueur seront diminués de plus de la moitié par rapport à aujourd'hui", conclut-il.