| Hydrogène : Nicolas Hulot lance un plan doté de 100 millions d'euros
Mis à jour : 13 août 2018
Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a présenté vendredi 1 juin 2018 son plan de soutien à la filière hydrogène. Il a notamment souhaité que d'ici 2023 10% de l'hydrogène utilisé en France devra être produit par de l'électricité de sources renouvelables.
"Il faut faire de la France le leader mondial de l'hydrogène" assène Nicolas Hulot. Lors de la présentation de son plan vendredi 1er juin 2018 au ministère de la Transition écologique et solidaire, rue de Grenelle à Paris, l'ancien animateur de télé explique que “compte tenu de la baisse spectaculaire des prix des énergies renouvelables, il devient enfin possible de produire des quantités importantes d'hydrogène à bas coût”. L'utilisation d'hydrogène en France représente actuellement 1 million de tonnes par an contre 61 millions de tonnes dans le monde. “L'hydrogène est aujourd'hui la seule technologie qui permet de stocker massivement et sur de longues périodes (semaines, mois) l'électricité produite à partir d'énergies renouvelables intermittentes. C'est donc un élément clef de la stabilité du mix électrique de demain”, explique le ministère dans un rapport détaillant le plan.
Verdir la production d'hydrogène
Nicolas Hulot assure que l'industrie est aujourd'hui le secteur où l'hydrogène est le plus utilisé. Or le mode de production, dans ce secteur, est très fortement émetteur de gaz à effet de serre. Cela représente ainsi 13 tonnes de CO2 par tonne produite de molécules d'hydrogène, soit une émission de 11 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Pour le ministre, il est donc essentiel de verdir les technologies de production d'hydrogène. Nicolas Hulot souhaite en conséquence développer le procédé d'électrolyse, à partir d'électricité n'émettant pas de CO2, telles que les énergies renouvelables.
100 millions d'euros seront mobilisés, dès 2019, pour mener à bien ce plan. Ce financement sera piloté par l'Ademe, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Mais Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF, présent lors de l'annonce du plan hydrogène, n'a pas manqué de rappeler à Nicolas Hulot l'importance du nucléaire pour la production d'hydrogène décarboné !
Le ministre a aussi annoncé que d'ici 2023, 10% de l'hydrogène utilisé en France devra être issu d'électricité de sources renouvelables comme l'éolien, le solaire ou l'hydraulique. L'objectif étant de passer, d'ici 2028, à une part situé entre 20% et 40%. Il souhaite également expérimenter, le plus vite possible, dans les territoires isolés, le procédé d'électrolyse.
Des transports plus propres grâce à l'hydrogène
Autre grand axe de ce plan hydrogène : la mobilité. Ainsi, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, “l'hydrogène est une des solutions clés pour développer des mobilités propres”. Le plan fixe comme objectif de déployer une flotte professionnelle de 5.000 véhicules utilitaires légers, 200 véhicules lourds type bus, camion ou TER, ainsi que la construction de 100 stations, alimentées en hydrogène produit localement à l'horizon 2023.
Pour 2028, l'objectif est d'atteindre les 20.000 à 50.000 véhicules utilitaires légers, 800 à 2.000 véhicules lourds et de 400 à 1.000 stations. Le train est aussi dans le viseur, Nicolas Hulot rappelant que l'Allemagne expérimente en ce moment même des trains à hydrogène fabriqués par Alstom. "Avec Elisabeth Borne, nous sommes convaincus que ces trains ont également vocation à circuler sur les lignes françaises”, déclare le ministre d'Etat.
L'hydrogène dans la voiture
Dans le domaine de l'automobile, l'hydrogène pourrait favoriser le développement des voitures électriques. Ces véhicules déjà commercialisés par Toyota et Hyundai disposent d'une pile à combustible où se combine l'hydrogène contenu dans le réservoir et l'oxygène de l'air. La réaction génère de l'électricité qui alimente le moteur électrique et rejette de l'eau dans l'atmosphère. A la différence des voitures électriques à batteries, le plein d'énergie est très rapide. Il ne faut en effet que quelques minutes pour remplir le réservoir contre plusieurs heures pour charger une batterie. Par contre, le coût d'un plein d'hydrogène est aujourd'hui sensiblement équivalent à celui d'un plein d'essence sans plomb.
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