Reforester l'Islande pour corriger les erreurs laissées par les Vikings
Voilà plus d’un millénaire que les Vikings ont débarqué sur l'Islande et ont exploité toute la nature omniprésente avant leur arrivée. Depuis, la végétation de l'île a bien du mal à reprendre et des programmes ont dû être mis en place pour tenter de redonner à l’Islande ses paysages d’antan.
Arrivée de Norvège à la fin du fin du IXe siècle les Vikings envahirent l'Islande qui autrefois regorgeait de forêts et se mirent rapidement à défigurer ses paysages afin de s’installer. De ce fait, en un millénaire, la quantité de forêts aurait baissé de plus de 95 %, ce qui fait de l’Islande aujourd'hui, le pays d’Europe le moins boisé avec seulement 0,5 % de couverture forestière.
Des programmes de reboisement:
Afin de remédier au problème, plusieurs programmes de reforestation ont été lancés dès les années 1950. Cependant, l’Islande étant soumise à un climat froid caractérisé par des vents forts et des sols pauvres en azote, la croissance de la végétation n’accélèrent pas beaucoup...
Depuis 2015 l’Islande s'est donnée la priorité aux programmes de reforestation dans le but d'avoir des forêts durables et de permettre une captation plus importante de CO2. En quatre ans, entre 3 et 4 millions d’arbres ont été replantés, soit l’équivalent d’une surface de 1400 terrains de football. Pourtant à ce jour, l'île n'est toujours pas assez boisée et compte toujours trop de "zones mortes" bien souvent comparées à des paysages lunaires.
La seule espèce forestière que l’Islande connaissait autrefois était le bouleau pubescent. Les efforts de reforestation durant les dernières 50 années étaient donc concentrés sur la propagation de cette espèce. L’Islande a réussi à passer de 1% de couverture forestière à seulement 2% dans ce laps de temps. L’espèce originaire a eu du mal à prospérer, et un demi-siècle plus tard, ces arbres ont fini par mourir. La raison? Le changement climatique.
Récemment, afin de remédier au problème, des espèces importées d’Europe et d’Amérique du Nord comme les pins tordus et les épinettes de Sitka ont été plantées dans le but de diversifier la flore. Cette mesure d’introduction des espèces non-indigènes dans l’écosystème est plutôt controversée dans le monde de la gestion des forêts, mais à ce jour, elle était plus que nécessaire.
Résultat depuis que cette initiative a été prise, les forêts se développent mieux que quiconque ne le pensait. Avec elles, une nouvelle biodiversité est apparue en Islande dont la colonisation récente d’oiseaux comme le hibou grand-duc ou la bécasse des bois. C’est aussi l’un des objectifs du gouvernement islandais et du ministre de l’Environnement, Guðmundur Ingi Guðbrandsson. "Nous insistons particulièrement sur la prise en compte non seulement du climat mais aussi de la biodiversité en restaurant la fertilité de la terre, la structure et le fonctionnement de ce qui était auparavant un écosystème sain", explique-t-il. A ce jour l’équivalent d’environ 150 millions d’euros sera consacré spécialement au reboisement du pays ces quatre prochaines années. l’objectif de l’Islande est d’atteindre 12 % de couverture forestière d’ici 2100.